Les précédentes éditions de la COP ont souvent séparé les problématiques de l’eau et du climat pour se centrer sur une unique préoccupation : celle des émissions carbone. Ce sujet est central et contribue au changement climatique, notamment avec l’effet de serre. Cependant, on ne peut nier le rôle essentiel de l’eau dans la gestion du CO2. De plus, l’eau est vitale, car nécessaire à tous les écosystèmes.
L'avis d'une experte
Dans une interview de Marie-Hélène Aubert, la présidente du Groupe de Travail Biodiversité Aquatique et Solutions fondées sur la Nature du PFE (Partenariat Français pour l’Eau), elle évoque la nouveauté, notamment au sujet de la COP26, d’une « déclaration soulignant que l’eau doit être absolument intégrée dans les programmes d’adaptation au changement climatique » formulée par « une dizaine d’organisations onusiennes, chapeautées par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) ».
Un sujet crucial à prendre en compte
C’est une actualité que nous avons déjà pu observer la semaine dernière, avec la création de la Water Climate Coalition. Ceci démontre l’évolution de la prise en compte de ce sujet crucial. Marie-Hélène Aubert ajoute que les puits de carbone, « un enjeu essentiel et souvent oublié » pour « la préservation des milieux humides, sur le littoral ou à l’intérieur des terres […] permettent également de préserver la ressource en eau en quantité et qualité. » Elle souligne l’influence de l’eau douce sur les océans, qui sont les plus importants puits de carbone sur Terre, dont la santé dépend de la qualité des eaux douces qui les alimentent.
D’après elle, « il est donc essentiel de s’occuper mieux des zones d’estuaires et de deltas », car c’est là où se développent les villes et se regroupent les populations. Ces zones sont stratégiques. « Des experts à travers le monde travaillent d’ailleurs de manière spécifique aux questions de l’accès à l’eau, de la maîtrise des pollutions, du traitement des eaux usées, etc. dans ces zones cruciales. En France et à l’international, il est aussi important de revoir la réglementation et l’organisation administrative afin de mieux relier la gestion des eaux douces et des zones marines, souvent séparées. » C’est pour ces raisons que l’action en amont des océans, au coeur des terres dans les différents bassins, étangs, fleuves, rivières, ports… est essentielle.

L'importance des technologies
Cet argument démontre également l’intérêt et l’importance des technologies et des recherches liées à la gestion de l’eau. Car effectivement, « si l’ensemble des acteurs de l’eau prennent aujourd’hui en compte l’impact du changement climatique sur le grand cycle de l’eau, alors qu’avant la gestion du petit cycle de l’eau primait dans leurs préoccupations, on l’aborde surtout sous forme de gestion des risques, d’inondations et de pénuries. Mais pour prévenir ces dangers, il y a aussi des mutations à opérer dans les pratiques agricoles et industrielles ainsi que dans les usages domestiques, qui doivent devenir plus durables et équitables. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que des problèmes comme l’accès à l’eau ou le traitement des eaux usées préexistent à la question climatique : le travail qui en résulte est d’autant plus énorme. »
En conclusion
On en déduit que les problématiques liées à l’eau dans la gestion du changement climatique sont diverses et transverses. Il est donc important d’apprécier différentes solutions multiformes et d’utiliser à la fois les capacités régénératrices des écosystèmes et des appuis technologiques dans le but d’améliorer la santé des océans.
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